18.4.11



je crois que je vais écrire un poème
oui
là je le sens
là ici oui oui
je le sens
venir
le poème
au bord du trou
au bord
le poème
le tout petit
petit
poème
avec son plein
de veines
son placenta à la ramasse
sa bouille chiffonnée


oui mon poème
mon tout petit poème
je te sens bien là
au bord du bord
de mon trou
extase
de la délivrance
explosion
de la déshérance
oui mon petit
mon petit
mon tout petit poème
en vrac
mon minuscule
miracle

19.3.11

 
 
D'aujourd'hui le soir ici
retour reviens par le vent
mon ami des rires d'antan
mon ami des rires d'enfant

dans le pli de ses yeux
des bulles adrénaline
folles de lumière divine
avec des grandes ailes
d'avion supersonique
au moins un Boeing 504
fabriqué chez Pijou

l'hôtesse à l'air
a un air Bouddha
zen le chemin soit
qui mène vers le toi
le toit du monde
Tintin au Tibet
Tintin à Bali
Tintin à Java
à la java bleue
par dessus les toits
où les violons de Chagall
pendent Ganesha par les pieds
au plafond et ces musiciens russes
ronds comme des râteaux
drôles de chansons
qui frétillent les moustaches d'un chat noir
Félix est malheureux
et les bulles se biturent
sur le nuage d'en face

le temps nous colle aux doigts
aux yeux et aux poumons
les horloges chewing-gum
crachent une chlorophylle
aux haleines puantes
quel genre d'arbre va donc pousser là

Ah mon ami
et cette cohorte d'oiseaux morts
qui tombent des vents
qui inaugurent l'an
quel genre d'étoile va nous éclairer là


la mort me meurt
la mort son heure
entre les canyons
le poison dénoue
ses filets

dans l'enclos des yeux
les poses envolées
encore un bris de miroir
et son reflet bateleur

la mort me mate
échec au fou
mon dernier regard
se retourne
meurtri
des diagonales
où la place
ne fut que pour vous

8.3.11

 
pouf!!
pouffe pouffe!!
pouffiasse!!
gamine!!
pétasse!!
grognasse!!
dinde!!
blonde!!
dinde blonde!!
tête de linotte!!
écervelée!!
pipelettes!!
morue!!
salope!!
belle salope!!
garce!!
grosse garce!!
conne!!
conne violette!!
pauvre conne!!
connasse!!
coooonasse!!
grosse pute!!
chatte pourrie !!
femme au volant!!
vampe!!
vagin à pattes!!
pétroleuse!!
suceuse!!
suceuse de bites poilues!!
femme libre!!
pin up!!
femme fatale!!
mère courage!!
mère indigne!!
mégère!!
calvaire!!
grenouille de bénitiers!!
marchande de poissons!!
marie madeleine!!
madeleine à chialer!!
chieuse!!
chialeuse !!
pleureuse!!
éternel féminin!!
ispèce de counasse!!
femme voilée!!
fatma!!
langue de pute!!
pet oiseux!!
faignasse!!
maîtresse énamourée!!
Marie -salope!!
Marie-couche toi là!!
mégère apprivoisée!!
hystérique!!
folle à lier!!
ménagère!!
ménagère de plus de cinquante ans!!
femme au foyer!!
ma femme!!
ma moitié!!
branleuse!!
sac à foutre!!
ma chérie!!
sainte!!
sainte nitouche!!
sainte femme!!
chiennes!!
chienne de garde!!
potiche!!
belle plante!!
intello!!
groooooossse pute!!
femme seule!!
mère célibataire!!
fille mère!!
ma mie!!
vieille peau!!
vieille bique!!
bigote!!
suppôt de satan!!
fée du logis!!
repos du guerrier!!
chatte!!
trop bonne!!
la bonne!!
bonne à tout faire!!
Bécassine!!
touffe!!
trou!!
trou de bite!!
Gironde!!
Joconde!!
bète immonde!!
mouquer!!
perruche!!
chaudasse!!
vipère!!
âme soeur!!
femme moderne!!
femme de ménage!!
technicienne de service!!
mairesse!!
poétesse!!
emmerderesse!!
grosse vache!
tigresse!!
diablesse!
beurette brûlante!!
doigts de fée!!
fée!!
sorcière!!
sorcière!!
sorcière!!
sors de ta tanière!!
féministe!!
féminine!!
femelle!!
hommasse!!
radasse!!
femme quoi!!
journée de la femme!
à ton silence
je me coupe

tout ce rouge
aux jours

qui me renvoie
à moi

l'échec
l'absurde
la folle semence
disparue
comme si
la faute
m'en incombe
à moi
à moi seule

la danse des épées
aux 7 voiles à rompre
la musique gâchée
du désir sous terre

l'heure soudain stérile

autant briser
les bouteilles
dans la mer

en direct
un verre
blanc de
TITANE
reine de mon monde
je suis


j'te dis un truc mais te pren pas la tète t'en sauras pas plus c était just pour ke tu te prenne la tète mais je te dirai rien de plus passe ke non kan même et puis là on né pas sur lez zeurrre de buro c le we et t'é oune chieuze ki me pose sé quessstion sur des trucs alors ke la chieuze elle ta rien demandé c juste toi ki lui balanssse de truks com tu balancerai un bout de pain aux poisson et tourne volaillles tourne tourne en rond et si té pa contente tu te vire c a toi de voir parss e ke moi jai pas davis tu vois moi i am the king du flou ointerstellaire

10.2.11

je nage
dans l'insoluble


mes questions dévorent
tous les poissons
et les poissons
la dernière arête
de ma raison

9.2.11

j'sui pas une visonnaire
j'suis pas poèt
une pas grand -chose
si une pov fill
qui ...va torchasser
le cul de la langue
des morveux
du fond de cambrousse
ça colle au mouchoir
la marge rouge
rougit

La vie le coeur l'art l'amour
tout est tordu éviscéré

chacun court après
son morceau de folie
sa toile à afficher
les os craquent
les langues s'avortent

et tes yeux me frappent
de leur couteau
pour m'assassiner
jusqu'au dernier souffle
                                    

6.2.11


la légereté du ciel
légende d'un nuage
au sol leste du coeur

la brume dévoile les pics
sur les chemins fauchés
au ras des journées épiques

la lumière tague la nuit
de slogans rieurs
comme des poèmes

l'infini des monts
ouvre des voies
aux confins de l'orient


8.1.11

arrachée à sa gueule
arrachée à son air de pochtron
arrachée à ses lèvres qui suintent une haleine de nuits mal rincées
arrachée à ses matins dans les bols de café trop serrés
arrachée aux griffes de son silence du sang
arrachée à ses montagnes de factures
arrachée à ses fractures qui fèlent la montagne
arrachée à ses paroles sur le vynil tournant
arrachée aux dépressions sales de ses yeux
arrachée aux vents des fenètres écaillées de son appart
arrachée à l'émeute de ses livres en pile amoureuse
arrachée aux vagues de sa colère de me voir partir
arrachée aux accents de son sourire quand il me fait jouir
arrachée aux baises impromptues et aux jours trop connus
arrachée à la peau de ses non dits le pal
arrachée à nos faiblesses collantes
arrachée à nos ennuis de plomb
arrachée à nos virées insoumises
arrachées aux heures de l'horloge qui fuit
arrachée aux repas à préparer
arrachée aux passages obligés
arrachée aux sens permis
arrachée aux sens interdits
arrachée à la prévention des déroutes
arrachée au soin des croûtes
arrachée aux canards du naufrage
arrachée aux orages dans la verte vallée
arrachée aux mots d'amour en boucle
arrachée aux bras des fauteils où tu dors
arrachée au lobe de son oreille coupée
arrachée à ses passions à la hache
arrachée à ses ronflements
arrachée à ses manies ammoniaques
arrachée à l'eau de vie du dimanche
arrachée à ses potes au sirop
arrachée à notre contrat de mariage
arrachée à la pelure des murs
arrachée aux murs endurcis
arrachée aux déveines fécondes
arrachée au destin qui dicte
arrachée aux lignes droites
arrachée à une seule vie
arrachée à son seul désir
arrachée à la matière son rêve
arrachée aux poils de sa poitrine
arrachée à ses singes hurleurs
arrachée à ses mégots givrés
arrachée à ses revues dans le placard
arrachée à ses pv not vip
arrachée au flingue de ses mots
arrachée aux sons de ses pets
arrachée à ses délits en d'autres lits
arrachée à ses histoires pas drôles
arrachée à son enfance malheureuse
arrachée à son bonheur qui bat le beurre
arrachée à ses défonces au coin
arrachée à ses stations prolongées dans le vide
arrachée à sa jalousie
arrachée à la moindre note de ses pipi en vasque clos
arrachiée quoi

2.1.11

Le crépuscule se ramène
toujours pas de caisse
dans l'horizonzon
j'ai smoké toutes ses clopes
bu le bidon cul sec
de ses rêves fumeux

j'ai mal à mon cul et à mon coeur
m'en parle plus mon âme se sent mal

y a un clébard qui aboie dans les montagnes
encore un qui s'prend pour un chacal
je suis camée par terre à même
raide dingue de lui foncedé
les nuages goudronnent de noirs émaux
c'est pas encore moi qui mate le joyau

j'ai mal à mon cul et à mon coeur
m'en parle plus mon âme se sent mal

c'est un drôle de Julosse à zéro
du genre de la loose des héros
moi j'le kiffe lui et sa grosse moto
quand il déboule pour faire son Zorro
sur mes nichons à vau l'eau
dans mon soutif wonderbroz

j'ai mal à mon cul et à mon coeur
m'en parle plus mon âme se sent mal
Le papa papi lion


Dans les trous de mes filets
j'adopte des coléoptères
aux ailes dézinguées
zzzzzzz

des papa papi pipi
des papi papaye yo!

ça s'envole de tous côtés
impossible à rattraper
ce que c'est dingue
les bouts de pensée

je saute de caillou
en caillou
c'est très chou
la voie lactée
é é é

tu me donnes le biberon
je te fais des sourires

oh le joli papa papi lion!
Abattue dans les nuits
aveugles de ton désir
je rampe
jusqu'au prochain trottoir

la lune cercle
mon corps strié
de larmes

les flics passent
et me ramènent au zoo
Le froid décompose
les mouettes
en syllabes
muettes

la rosée, une perle
de culture givrée
dans nos doigts
accrochés

la menace du ciel
fend les possibles
du demain
et c'est un peuple
qui tombe
dans nos crevasses
tendues
Si ta vie achoppe au mystère
telle la formule des étoiles
jamais détaillée
dans l'oeil du microscope

Si ta vie achoppe là
où les autres vies
connaissent la joie
du bond
du rebond

Si ta vie te traîne
dans ses longueurs
sans percer à jour
la moindre heure

Si ta vie hésite
entre
© Hengki Koentjoro 2010

Dans le brouillard de chaleur d'une cité perdue,les fumeurs d'opium larguent des rêves par paquets du haut de leurs parachutes à trous.Une fillette pousse un galet sur la place entre des filets de lignes tracés à la craie tandis qu'un homme ,vieux comme sorti d'une jungle impossible à circonscrire, épèle une phrase dans un dialecte dont la musique persiste à s'enfuir.Les arbres fondent et se répandent mous sur le sol,liquides indécis,dans le renoncement des fleurs de la prochaine saison.Des pleurs traversent un nuage,le nuage ,là ,là-bas.